L’histoire du Café Touba a commencé avec un homme : Cheikh Ahmadou Bamba. Un guide spirituel. Un résistant pacifique. Face à l’ordre colonial, il choisit l’enseignement, la prière et le travail, plutôt que l’arme ou le cri. Sa détermination dérange. En 1895, on l’exile au Gabon. Sept ans loin de ses terres, dans le silence et l’épreuve. Là-bas, dans l’exil, il boit du café. Beaucoup. Chaque jour.
Un jour, on raconte que les colons lui tendent une tasse. Un geste de courtoisie, peut-être. Ou un piège. Il refuse. Et demande du poivre. Il veut un café à part, marqué par sa main, par sa foi. D’autres disent que ce café était empoisonné, et que le poivre, guidé par une intuition divine, en a neutralisé le danger. Peu importe la version. Ce jour-là, quelque chose a changé. Le café n’était plus une simple boisson. Il devenait un symbole fort de foi et de résistance.
« À son retour au Sénégal, Cheikh Ahmadou Bamba ne revient pas seul. Il ramène un rituel. Un café épicé, partagé avec ses disciples pendant les veillées. Pour tenir, pour prier, pour se relier. Un café qui éveille le corps autant que l’âme. »
Les visiteurs de Touba repartent avec ce souvenir. Ils racontent : “Le café que l’on boit là-bas n’est pas comme les autres.” Et peu à peu, ce café devient le Café Touba. Une boisson, oui. Mais surtout : un héritage. Aujourd’hui encore, il est partout. Dans les rues, les foyers, les thermos en métal. Dans les mains calleuses et les réveils difficiles. Il accompagne les commencements, les deuils, les fêtes. Il dit tout sans mots.
Chez Dialibatou, nous l’honorons comme on honore une mémoire vive.
Nous le préparons avec rigueur, avec respect, avec coeur.
Car dans chaque tasse, il y a l’histoire d’un peuple. D’un combat
silencieux. D’une foi transmise.
Et d’un goût qui, une fois reconnu, ne s’oublie plus jamais.
3.000 CFA